Premier forum des femmes autochtones et locales de Brazzaville
tenu du 8 au 12 mai 2023 en République du Congo à l'hôtel Grand Lancaster
Les peuples autochtones et communautés locales, en particulier les femmes, sont les vraies gardiennes des forêts, pionnières de la préservation de la biodiversité, par conséquent de la résilience climatique, mais tous leurs apports et effort sont ignorés, l’attention qu’on porte sur ce peuple n’est pas à la hauteur de ce qu’elles font, même le financement qu’elles reçoivent n’est pas à pas à la hauteur de leur rôle dans la préservation de la biodiversité.
Ce forum avait pour objectif de renforcer et promouvoir l’engagement des femmes autochtones et des communautés locales de l’Afrique centrale et du bassin du Congo dans la conservation de la biodiversité et la résilience climatique en leur assurant une sécurité financière concrète.
Nelly Madila d’Aide aux Femmes a pris part active au forum grâce à l’appui financier de la Coalition pour le Bassin du Congo dont elle est membre et siège au niveau du conseil d’administration.
Les faits saillants du forum de Brazzaville
1. Le forum a commencé le 8 mai de 8h30 à 12h30 par activités de plantation d’arbres et de visite de sites touristiques de Brazzaville chapeautées par le ministère de l’économie forestière, le ministère de la justice, des droits humains et de la promotion des femmes autochtones (FA). Cette journée s’est achevée par un dîner d’accueil de 19h30 à 21h.
2. Cérémonie d’ouverture du forum le 9 mai, avec au début des sessions,, la présentation des initiatives et pratiques des femmes en matière de conservation et de gestion durable de la biodiversité, en matière de la résilience climatique, de la gouvernance des terres et ressources naturelles, et surtout du cadre légal d’accès aux ressources, principalement le droit à la terre.
Le jour suivant, un accent particulier a été mis sur la pratique du leadership pour la conservation de la nature et la résilience climatique au niveau international, et sur les aspirations des femmes du bassin du Congo : la déduction était que l’éducation des FA et la traduction des textes légaux en langue étaient utiles pour leur intégration.
Exposition des pays appuyés par les bailleurs dans les différents pays (stand de la RDC)
3. Echange d’expérience par les FA sur les projets qui ont été financés et, par la même occasion, un partage d’informations sur un projet de 4 ans en cours de mise en œuvre dans le bassin du Congo pour les peuples, la nature et le climat qui consiste en un partenariat entre RRI, Alliance Globale avec REPALEAC et 3 pays sont ciblés : on cite la RDC, Congo Brazza et le Gabon.
L’objectif de ce projet est d’intensifier le droit foncier, ce qui faciliterait la conservation de la biodiversité et permettrait un bon cadre de renforcement des capacités sur terrain.
Pour conclure le responsable de RRI Afrique, Patrick Kipalu a affirmé que les FA sont capables de beaucoup quand elles ont un appui financier. Son intervention a été renforcée par un panel portant sur les programmes et politiques qui appuyent déjà les femmes autochtones, animé par la directrice sur les produits forestiers non ligneux (PFNL) et le directeur général des peuples autochtones du Congo. L’importance des PFNL, loi Mouabara numéro 19-2022 et la loi 5 du 25 02-2011 ont été ressorties.
4. Le troisième jour du forum (10 mai) a été destiné aux leaders venus des quatre coins du monde. Elles ont à tour de rôle fait leur constat sur les sessions des 2 précédents jours, elles ont parlé de leurs défis, elles ont aussi partagé leurs expériences respectives : pour conclure, malgré les origines différents, les problèmes rencontrés ont tous des points communs.
"Ne pas prendre à la légère la question d’occupation des terres ". Il faut se battre pour sauver ce que les ancêtres nous ont laissé, a clôturé Julias Pancararu du Brésil, et a renchéri par une invitation solennelle à la troisième édition de la marche autochtone au Brésil du 5 au 8 septembre.
Un questionnaire destiné aux 8 pays pour l’élaboration de la feuille de route à été mis à la disposition des responsables de chaque pays :
9 questions portant sur les priorités à financer, les obstacles rencontrés par rapport au financement, le rôle des parties prenantes au financement, la gestion des fonds chez les bénéficiaires, les propositions des procédures et mécanismes de mobilisation des fonds.
5. La journée du 11 mai a été marquée par des échanges avec les partenaires financiers. Il était question de découvrir leurs stratégies sur les droits des peuples autochtones.
Deux principales recommandations sont issues de ces échanges :
a. RRI et REPALEAC ont pris la résolution de faire de la feuille de route un succès !
b. L’importance de la pérennisation des échanges.
6. A l’issue de tous ces échanges, une feuille de route ou Déclaration de Brazzaville pour le renforcement de l’engagement des FA et de CL d’Afrique centrale et du bassin du Congo dans la conservation de la biodiversité et la résilience climatique a été élaborée et lue solennellement pour clôturer les assises le 12 mai.
Notre participation comme membre de la coalition en phase de mise en place a été une occasion de prendre contact avec quelques bailleurs et nouer des liens permettant de poursuivre la discussion après le forum.
Les discussions après le forum devraient porter sur les possibilités de participation de notre coalition aux initiatives financées par le groupe des bailleurs.
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Lumata AFL : Aide aux Femmes de Lumata
Avec l'appui de la
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